12 décembre : le pain de Noël
Le pain que l’on cuit la veille de Noël est doté de puissantes vertus magiques. Au xviie siècle, on le nomme « pain des calendes », ancienne division du mois héritée des Romains. Il doit être le plus gros et le plus blanc possible. On en coupe un petit morceau, sur lequel il faut tracer trois ou quatre croix avec un couteau. Ce bout de pain, que l’on conserve toute l’année, se trouve doté du pouvoir de guérir les maladies du bétail. Il suffit pour cela d’en mettre quelques miettes dans leur eau. On prétend même que ce pain peut se garder dix ans sans se corrompre.
Au xixe siècle, ce pain reste encore particulièrement réputé pour ses propriétés curatives, son caractère protecteur et sa longue conservation. Il guérit les hommes et le bétail, facilite le vêlage des vaches et des brebis ou l’accouchement des femmes, ou encore protège la maison de l’orage.
On fait aussi bénir du pain aux messes de Noël. La puissance de ce temps magique ajouté à la bénédiction chrétienne en fait un excellent allié contre toutes sortes de maux des bêtes et des gens. Entre autres, il protège toute l’année des morsures de chiens enragés. En Normandie, on raconte même qu’il permet de retrouver des personnes noyées. Posé sur un morceau de bois, on le laisse dériver sur l’eau et il est censé s’arrêter là où se trouve la dépouille du noyé. Le même rite s’effectue dans le Languedoc avec du pain bénit aux trois messes que l’on met à l’eau à trois endroits différents.