Les oeufs de Pâques

La tradition des œufs de Pâques offerts aux enfants apparaît en Alsace dans le dernier quart du xve siècle puis s’étend au reste du pays au xvie siècle dans les cours royales. Cette coutume, qui deviendra familiale, n’a aucune origine religieuse et rien ne permet de penser qu’il s’agit d’une survivance antique. Il s’agirait plutôt d’une invention du Moyen Age, non intégrée par l’Eglise, sans quoi ces œufs seraient bénis.

Au xixe siècle, selon les régions, on les teint ou on les décore ; cette tradition permet d’écouler une partie des œufs non consommés pendant le carême. Toutefois, on évite de se servir de la ponte du Vendredi saint dont on dit dans l’Yonne qu’elle est impossible à peindre.

Vers la fin du xixe siècle, les œufs de Pâques se transformeront en friandises, faits de sucre ou de chocolat. Une gamme de sucreries qui s’étendra et se diversifiera jusqu’à nos jours. 

Les œufs pondus le Vendredi saint ont un pouvoir particulier, toujours largement évoqué au XIXe siècle. Naturellement bénis par le caractère hautement sacré de cette journée, qui est pour les chrétiens celle de la mort du Christ, ils sont dotés de nombreuses vertus magiques, mais il ne faut en aucun cas les manger le jour même : on y trouverait dedans des serpents ou des crapauds.

En revanche, il est recommandé de consommer ces œufs le dimanche de Pâques. Selon une croyance assez répandue, cela préserve des maladies et des maléfices. 


(Dictionnaire de la France mystérieuse)